Journée Mondiale de l’Environnement - L’engagement européen pour la biodiversité et l’environnement en Afrique centrale
On dit que la biodiversité est devenue l’assurance-vie de notre existence sur Terre. Il y a sans doute des liens majeurs entre ces trois crises majeures que l’humanité connaît à présent : le dérèglement climatique, l’érosion de la biodiversité et la pandémie de Covid-19. Selon les spécialistes, une espèce animale ou de plante disparaît toutes les 20 minutes soit plus de 26.000 espèces disparues chaque année. Près d’un quart des espèces animales et végétales pourrait donc disparaître d’ici le milieu du siècle en raison des activités humaines.
L’Union européenne et ses États membres se sont déclarés déterminés à mettre la biodiversité sur la voie du rétablissement d’ici à 2030. En matière d’action extérieure, l’Union s’est engagée aussi à intégrer le respect de la biodiversité à tous ses engagements bilatéraux ou multilatéraux.
L’UE est le principal bailleur de fonds pour la protection de l’environnement dans la région d’Afrique centrale. Cet engagement ne date pas d’hier. Voici presque 30 ans que le Programme européen ECOFAC contribue directement à sa préservation. Le budget total de ce Programme régional, dans sa sixième phase, avoisine les 100 millions d’euros, ce qui le positionne comme le fer de lance des initiatives européennes régionales en la matière.
Cet appui européen concret à la biodiversité se manifeste par une présence sur le terrain dans 7 pays d’Afrique centrale : Cameroun, Congo, Gabon, République Démocratique du Congo, République Centrafricaine, Tchad, Sao Tomé et Principe. Et par le financement des activités de conservation dans 16 Aires Protégées, dont 10 transfrontalières. Des contrats de subvention ont été signés avec 12 opérateurs de mise en œuvre, des ONG internationales avec une solide expérience en matière de conservation et protection de la biodiversité, ainsi que l’agence nationale des parcs nationaux (ANPN) au Gabon.
L’Union européenne apporte aussi un soutien transversal aux institutions régionales ayant trait à la protection de l’environnement en Afrique centrale. A l’avenir, l’UE continuera à soutenir les actions à la faveur de la biodiversité. Des nouveaux instruments de financements et cadres d’action sont actuellement à l’étude, comme NaturAfrica. L’objectif général de ce Programme sera précisément de lutter contre la perte de la biodiversité et le changement climatique (y compris pour les risques en découlant). Également, l’Union se veut un acteur principal pour la stabilité régionale et le développement de l’économie verte en Afrique Centrale. Elle soutient par ailleurs l’initiative de mise en place d’une diplomatie environnementale dans la région par la CEEAC, toujours à travers le Programme ECOFAC6.
Les solutions ambitieuses mises en avant par l’UE en matière de biodiversité s’inscrivent aussi dans une vision onusienne et contribuent directement à la réalisation des Objectifs de Développement Durable. Créée en 1993, pratiquement la même année que le Programme ECOFAC, la Journée mondiale de la biodiversité vise à sensibiliser les citoyens du monde entier à la richesse des espèces animales et végétales sur Terre. Depuis presque 30 ans, tant le Programme ECOFAC que la Journée Mondiale de la Biodiversité, apportent, à leur façon, leur soutien à la biodiversité mondiale en général et au Bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète, en particulier.
Le bassin du Congo, soit un tiers de la forêt tropicale de la planète, a implicitement une grande influence sur la régulation du climat, via la séquestration du carbone. Jusqu’à présent, de toutes les forêts tropicales, l’Amazonie était considérée comme le plus puissant puits de carbone. Mais les forêts africaines l’ont désormais dépassée, elles absorbent une partie plus importante de l’augmentation des émissions mondiales de CO2. Le carbone total stocké dans le Bassin du Congo est estimé à près de 250 milliards de tonnes, ce qui équivaut à presque un siècle d’émissions mondiales de combustibles fossiles au niveau actuel.
Les experts alertent sur l’affaiblissement de ces puits naturels essentiels. Il est donc de notre devoir de mettre en place les énergies nécessaires pour la conservation des forêts du bassin du Congo, de leur biodiversité. Essentielle non seulement pour les 30 millions de personnes qui y habitent et dépendent directement de ses ressources, mais pour l’Humanité toute entière. L’Union européenne veut répondre présente à ce grand défi.
Madame Rosário Bento Pais - Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de l’Union européenne auprès de la République gabonaise, Sao Tomé et Principe et la CEEAC